Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 12:21

Connaissez-vous la vérité suprême moralement parlant? Moi, je la connais et ce sont les animaux qui me l'ont apprise. Je leur dédie ce texte. Voilà l'histoire...

Il y a quelques milliards d'années, la Vie est apparue sur la Terre. Depuis, elle s'est divisée (si elle était une) en plusieurs dizaines de millions d'espèces. Le comment, le pourquoi et autres questions de ce genre ne nous intéressent pas ici. Ce qui nous intéresse c'est ce qu'est devenue cette Vie. En se complexifiant, elle a créé des êtres doués de sensations, de sentiments, de pensée. Et elle en a créé des milliards. Chacun de ces être a tenté, tente et tentera de s'adapter à son milieu (ou d'adapter le milieu ) pour son plus grand confort. Jusqu'ici rien d'illégitime, rien d'immoral. Tout être arrivant dans ce monde doit se faire une petite place confortable, l'instinct de survie l'y poussant de toute façon. Parmi ces milliards d'êtres, il y en a un qui nous intéresse particulièrement : notre propre être. Parmi ces millions d'espèces, il y en a une qui nous intéresse particulièrement : notre propre espèce. Jusqu'ici rien d'illégitime, rien d'immoral. Il y eût un temps où chaque être occupait un espace de vie proportionné à ses besoins. De même, sa consommation de produits de la terre se limitait au nécessaire. Il y eût un temps de violence, de crime, quand les êtres et les espèces découvraient que leurs intérêts étaient incompatibles. Jusqu'ici rien d'illégitime, rien d'immoral. Ces êtres s'entre-tuaient pour survivre et, comme leur conscience était basique, leurs gestes étaient amoraux.


Mais il y eût une espèce qui, par ce qu'elle a appelé plus tard l'intelligence, changea la donne. L'intelligence et la conscience ont changé la face du monde. Cet être qui renversa presque l'ordre naturel des choses est, on l'aura deviné, l'Homme. Par son intelligence, par sa ruse, il réussit à changer le cours de la Vie. Comment? En s'érigeant maître du monde (apparemment son intelligence supérieure ou Dieu ou les deux lui donnaient ce droit). Pourquoi? Pour son plus grand confort. Pour son plus grand confort. Ici commencent l'illégitimité et l'immoralité. Cette infime partie du monde a proclamé que le monde serait désormais une infime partie de soi. Ce n'est plus l'Homme qui appartient au monde mais le monde qui appartient à l'Homme. Illégitimité et immoralité. Ainsi, comme le monde appartient à l'Homme, tout ce qui est dans le monde appartient également à l'Homme (soit dit en passant, non pas à tous les Hommes, mais juste à ceux qui, par leur ruse ou par leur force ont réussi à soumettre le reste...). C'est ainsi que la Vie est presque devenue propriété privée. Des millions d'espèces, des milliards d'êtres n'ont de destin que celui que l'Homme leur assigne désormais. Et les progrès et le développement des civilisations n'ont fait qu'accroître l'emprise que l'Homme avait sur le monde. Presque partout sur la Terre la vie des animaux dépend des intérêts de l'Homme. Car cet être civilisé et moral ne donne de la valeur aux animaux qu'en fonction du bénéfice qu'il peut en tirer. Autant dire que les animaux n'ont, pour lui, aucune valeur en eux-mêmes.


Mais comment les choses se passent-elles? Cela est d'une banalité et d'une simplicité telles que peu y font attention. Des dizaines de milliards d'animaux vivent comme des esclaves et sont tués sans aucun égard et cela tous les ans. Dans des cages où ils se piétinent, où ils ne peuvent pas se retourner, dans des batteries qui ne leur permettent pas de voir la lumière du jour, transportés dans des camions surchargés (première et dernière fois pour eux de sentir, tant bien que mal, l'air, le vrai), tués comme ils ont été produits (car cela ne s'appelle plus naissance), à la chaîne, on leur nie toute sensibilité, toute valeur (si ce n'est économique), tout droit...Jamais l'Homme, civilisé qui plus est, n'aura manipulé la Vie sensible avec autant d'indifférence ou de cruauté. Il tue pour manger, il tue pour s'habiller, il tue pour se divertir. En fait, il tue pour tout. Sa vie même est un crime perpétuel. Sa vie est synonyme de mort pour les autres êtres. Sa vie tue. Et, bien qu'il marche sur des cadavres, bien qu'il survole des génocides, cet Homme ne cesse de s'appeler lui-même moral et supérieur (comble de l'absurde, pour légitimer ses crimes). Mais qu'est-ce que la morale si elle permet la souffrance et la mort (inutiles, il va sans dire) de milliards d'êtres innocents, complètement innocents et sans défense aucune? Mais qu'est-ce que sa supériorité si ses actes sont de loin pires que tout ce qu'un animal pourra jamais faire? Où est la morale dans le crime? Où est la supériorité dans la domination? Où est la morale dans l'indifférence? Où est la supériorité dans la violence? Le fort doit protéger le faible sans quoi il est un lâche. Le sage doit aimer l'ignorant sans quoi il est hypocrite. Aimer. Qu'est-ce que ce mot que l'Humanité utilise à tort et à travers? « Celui qui aime recherche ce qu'aime celui auquel il est attaché », j'avais entendu une fois...Tuer n'est pas aimer, agresser n'est pas aimer, maltraiter n'est pas aimer. L'amour est doux, désintéressé, magnanime, juste, altruiste, bienveillant. Aimer c'est aider l'autre à persévérer dans sa vie et dans son bonheur. Réfléchissez-y, aimez-vous les animaux? Vraiment?


Quel monde avons-nous construit? Y a-t-il un monde plus injuste que celui où les êtres les plus dénués de faute subissent les plus grands malheurs? Vraiment, non. Illégitimité et immoralité. Plus l'être est innocent plus injuste est le malheur qu'on lui inflige. Tant qu'on mettra un prix sur la Vie sensible, nul ne sera à l'abri d'être chosifié. Car ceux qui marchandent les êtres n'ont pas d'amour pour la Vie. Ceux qui n'ont pas d'amour pour la Vie, n'ont d'amour pour rien. Et ceux qui n'ont d'amour pour rien sont capables de tout. Nous vivons une autre forme de nazisme. “Envers les animaux, la plupart des hommes sont des nazis.” Il est vain de dire que les animaux ne sont pas comme nous. Celui qui n'est capable d'aimer que ceux qui lui ressemblent n'a, en vérité, que très peu d'amour à offrir. “Nous n'avons pas deux coeurs, un pour les animaux et un pour les hommes” disait Paul Valéry. Et puis, les animaux nous ressemblent plus que certains ne voudraient l'admettre : ils ressentent la douleur et le plaisir, la tristesse et la joie, la tendresse et l'agréssivité, la solitude et la compagnie, le stress, le calme, la peur, le courage, l'ennui...Seuls ceux qui ignorent tout des Hommes ignorent tout des animaux. Il n'y a pas de coupure radicale entre nous et eux, il y a continuité ou du moins similitude. Tout est lié dans le monde, rien n'est à part ou complètement différent. Nous sommes tous les enfants de l'Univers, nous avons tous la Vie. N'est-ce pas une ressemblance suffisante?


Le temps est venu (avant qu'il ne soit trop tard) de construire un autre monde, d'imaginer une autre vie où tous les êtres puissent vivre leur vie si petite et insignifiante soit-elle à nos yeux. Evidemment, le lion continuera à tuer la gazelle et il ne pourra pas faire autrement. L'Homme si. C'est à cela que pourrait nous servir notre morale ou notre conscience. Nous, nous pouvons arrêter le génocide dont nous sommes responsables. Nous, nous pouvons changer notre manière de vivre. Nous, nous pouvons être meilleurs que par le passé. Nous avons cet avantage. Mais si nous l'ignorons nous nous rendons coupables et nous nous rabaissons au lieu de nous élever. La conscience nous culpabilise. Rendons-la innocente et elle nous purifiera.


L'oiseau n'est-il pas plus beau en vol que dans une cage? Le poisson n'est-il pas plus beau dans la mer que dans l'aquarium? Le tigre n'est-il pas plus beau dans la savane qu'au cirque? Le poulet n'est pas plus beau dans l'herbe que dans une batterie? Rendons aux êtres leur vie, elle leur appartient à jamais. Rendons aux êtres la liberté car nos prisons sont pleines d'innocents. Quel être ne voudrait pas la vie, la liberté, l'espace? Demandons leur avis et nous le saurons. Aucun philosophe, aucun prophète, aucun scientifique n'a le droit de parler à la place des animaux. Ecoutons-les, nous n'avons besoin ni d'une intelligence ni d'une culture hors du commun pour les comprendre. Il suffit d'imaginer leur vie, de regarder leurs yeux, de les regarder dans les yeux. Oserons-nous soutenir leur regard pur? Peut-être qu'ils ne nous détestent même pas pour tout ce qu'on leur fait subir (pensez au chien qui défend son maître bien que celui-ci le maltraite...alors que les hommes se détestent parfois juste pour une parole de travers). Peut-être nous plaignent-ils. Qui sait?! Par contre, une chose est sûre : ils souffrent. Puissions-nous ouvrir notre sensibilité, puissions-nous leur rendre ce que nous leur avons si injustement et si lâchement pris, puissions-nous leur rendre leur Vie? Nous ne perdrions rien mais nous gagnerions en sagesse, en pureté, en compassion, en justice, en tolérance, en compréhension, en altruisme, en douceur...


Ils ne veulent pas des palais, ils ne veulent pas de l'or, ils ne veulent pas de la célébrité ou du pouvoir, ils veulent juste vivre leur vie qui, si humble qu'elle puisse être à nos yeux, est tout pour eux. Un tout qui ne nous coûte rien. Ils demandent tellement peu. C'est leur Terre aussi, ils y ont les mêmes droits que nous; nous sommes tous des Terriens, nous sommes tous égaux aux yeux de l'Univers. Celui qui se détachera de sa vanité verra le monde. Celui qui en restera prisonnier ne verra que son monde. Chaque être, quel qu'il soit, a une valeur inestimable. Chaque être est un tout unique de l'espace-temps. Chaque être est le résultat prodigieux et merveilleux de milliards d'années d'évolutions et de changements. Rien ne pourra le remplacer. Ne détruisons pas les merveilles, admirons-les. Car aimer c'est admirer.


Ainsi, cette vérité suprême dont je parlais au début peut être résumée presque dans un seul mot : biocentrisme. La Vie au centre de tout. La Vie au centre du Tout. Car tout n'a de valeur que par rapport à la Vie. “Il y a un plaisir plus grand que celui de tuer : c'est de laisser vivre.” James Oliver Curwood

 

Cristi Barbulescu

Partager cet article
Repost0

commentaires